Le blason, un peu particulier, mérite quelques explications. Sa forme , ses couleurs, ses dessins témoignent du passé de notre village.

Au XVII ème siècle, la seigneurie « Desfontaines », famille de nobles qui habitait le château de Frasnoy créa ses armoiries. La forme est rectangulaire dans sa partie haute et ogivale dans sa partie basse et ressemble à un bouclier. Il est peint de pals (bandes) verticaux bleus et ors. Au milieu figure une tour de château fort. Nous pouvons penser que le bleu représente la vie, l’or la richesse, la tour la force et l’honorabilité des seigneurs.

Plus tard, avant la révolution, les magistrats municipaux créèrent leur échevinal. Il a la forme d’un écu d’or aplati et se divise en quatre parties. Sur deux cotés opposés sont dessinés des éléphants, sur les deux autres cotés des chicots (branches) de bois brûlés. Ces représentations font allusion au fait que Frasnoy, de part son voisinage avec la place forte de Le Quesnoy, eut à souffrir en maintes circonstances de la présence de l’étranger.

Citons quelques faits:

– En 1340, le Duc de Normandie brûla le village pour se venger de l’échec subi au Quesnoy.

– En 1477, Louis XI assiégea Le Quesnoy et Frasnoy fut pillé par les Français. Le château fort fut livré aux flammes. Le 6 juin, l’Archiduc d’Autriche qui pensait surprendre Le Quesnoy pilla et brûla Frasnoy sur son passage.

– En juillet 1543, Charles Quint passe à Frasnoy mais l’histoire ne dit pas comment il a laissé le village.

– En 1625, le grand froid hivernal et les grandes pluies d’été anéantirent les récoltes qu’il fallut brûler.

Voilà pour l’histoire. Nous comprenons pourquoi l’échevinal comporte des chicots de bois brûlés. Les éléphants symbolisent force, courage et docilité des habitants qui, après chaque catastrophe , reconstruisaient le village sans jamais succomber à la détresse.

Notre blason est chargé de tout ce passé auquel nous sommes attachés. Nous avons ajouté une arme d’épaule et une de poing. L’arbre près de la tour est un frêne qui est l’étymologie de Frasnoy.